Benoit Gauvreau, chercheur en acoustique environnementale

Faites connaissance avec Benoit Gauvreau qui présente son parcours et son métier au jeune public.

Pouvez-vous nous décrire votre sujet de recherche ?

Je m’intéresse à l’acoustique environnementale, qui intègre différentes sources sonores de l’environnement, principalement d’origine anthropique (bruits des transports, bruit éolien, industriel, etc.) mais pas seulement : afin de dépasser la notion de nuisance et d’approcher celle d’ambiance, il est nécessaire de considérer l'ensemble des sources sonores présentes dans notre environnement, par exemple voix humaines, présence animale, vent dans les arbres, etc.... J’étudie ensuite la propagation du son en fonction de différents phénomènes physiques liés aux frontières (sol, bâti, végétal, etc.) et à l’atmosphère (vent, température, hygrométrie, etc.). J’aborde cela d’un point de vue numérique en réalisant des modèles de prévision, mais aussi d’un point de vue expérimental pour valider nos modèles.

Comment décririez-vous votre journée de travail ?

Ma journée comprend du montage et suivi de projets, du recrutement et de l’encadrement de doctorants ou de post-docs, ainsi que des tâches administratives parfois un peu éloignées de la science mais pourtant nécessaires. Il faut aussi compter les nombreuses activités connexes, comme les actions de valorisation du travail de recherche ou bien la participation à des événements scientifiques grand public (nuits des chercheurs, ateliers pédagogiques, etc.) 

Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?

J’ai un grand intérêt pour les échanges humains dans une équipe au quotidien. Et à l’issue d’une recherche sur une thématique, j’aime faire en sorte que nos travaux trouvent une application concrète dans la société.

Qu’est-ce que les gens n’imaginent pas qui fasse partie de votre métier ?

Les gens ont souvent tendance à penser que les chercheurs restent dans leur bureau. En réalité, le quotidien d’un chercheur comprend aussi beaucoup de déplacements (réunions, séminaires, congrès) et d’échanges avec différentes personnes et différents métiers. Il y a quelques années je faisais de nombreux déplacements, mais désormais c’est moins le cas pour des raisons économiques et écologiques. C’est d’ailleurs une évolution intéressante de nos métiers :  trouver un compromis entre l’aspect humain et l’aspect économique/écologique.

Enfant, quel était votre livre préféré ?

J’adorais les BD naturalistes, comme « Rahan » d’André Chéret ou bien « Buddy Longway », de Derib. Ce sont aussi des BD humanistes qui considèrent l’homme en tant que personne sociale dans son environnement animal et végétal, non déconnecté de ce qu’on appelle aujourd'hui la « nature », comme le décrit aussi Bruno Latour 

Avez-vous (ou avez-vous eu) un mentor ?

Oui plusieurs, mais je pense particulièrement à Michel Bérengier. C’est mon mentor car il a été mon encadrant de thèse, puis m’a aidé à intégrer l’Université Gustave Eiffel il y a 20 ans ». J’ai ensuite eu la chance de travailler en étroite collaboration avec lui plusieurs années, avec ses grandes qualités scientifiques et humaines.

Décrivez le moment le plus intense de votre carrière.

Ils sont à venir j’espère ! Sinon, la validation de l’HDR (Habilitation à diriger les recherches) est un grand moment dans la vie d’un chercheur, en tant que charnière entre le bilan de ses travaux passés et son projet scientifique pour les années suivantes.

Définissez la recherche en 3 mots

Passionnant, riche (car d’un point de vue humain, la recherche est avant tout un travail d’équipe) et utile… j’espère !  

Quel métier exerceriez-vous si vous n’étiez pas chercheur ?

Un métier en lien avec l’Océan, que ce soit à la surface ou bien sous la surface.

Que diriez-vous au jeune homme que vous étiez ?