Loanne Pichot, doctorante en bioacoustique à l'Université Gustave Eiffel.
Loanne Pichot, doctorante en bioacoustique
Faites connaissance avec Loanne Pichot qui présente son parcours et son métier au jeune public.
Pouvez-vous nous décrire votre sujet de recherche ?
Mes travaux portent sur les répercussions des bruits sous-marins du trafic maritime sur les cétacés, en particulier la baleine à bosse. Mon objectif est de comprendre pourquoi ces géantes des mers qui, pourtant, possèdent une super ouïe adaptée à l’environnement, finissent parfois par entrer en collision avec des bateaux. Pour éviter ces accidents, je teste un signal d’alerte qui serait diffusé par un dispositif à fixer à l’avant des bateaux pour avertir les baleines de l’approche d’un danger et leur permettre de s’éloigner à temps.
Comment décririez-vous votre journée de travail ?
La plupart du temps, je suis dans mon bureau, scotchée à mon ordinateur, en train d’analyser des données. Mais chaque année en août, je pars sur le terrain à Madagascar pour une aventure digne de Jacques Cousteau : je diffuse des sons pertinents sous l’eau et je regarde comment les baleines y réagissent ; nous les suivons visuellement, avec un drone et des balises qui nous permettent de les suivre même sous l’eau ! Ce sont ces données que j’analyse et interprète ensuite le reste de l’année. En parallèle, je me tiens informée des avancées de nos connaissances sur nos amis cétacés et l’impact que nos activités en mer ont sur eux, et je présente dès que possible mes trouvailles dans des congrès scientifiques.
Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?
Ce qui me donne envie de sauter du lit chaque matin, c’est l’excitation de découvrir les données que j’ai collectées et d’observer comment réagissent les baleines. C’est comme avoir une surprise chaque jour.
Qu’est-ce que les gens n’imaginent pas qui fasse partie de votre métier ?
Les gens ne s’imaginent pas que je passe autant de temps devant un écran et sur le terrain des journées entières à attendre les baleines sur un petit Zodiac. Et surtout, ils seraient surpris de savoir que même en ayant le mal de mer, il est possible de travailler avec les cétacés (mes directeurs de thèse peuvent en témoigner !).
Enfant, quel était votre livre préféré ?
Lorsque j’étais enfant, j’étais fan du « Club des 5 » qui me donnait envie de partir à l’aventure. Mon personnage préféré était Claude car elle me ressemblait et aussi je ne pouvais pas résister au chien.
Avez-vous (ou avez-vous eu) un mentor ?
Ma directrice de thèse Charlotte Curé que j’ai rencontrée durant ma deuxième année de master et Jérôme Sueur, chercheur et chercheuse en bioacoustique (comme moi), car j’apprécie énormément leurs qualités humaines et j’admire les travaux que tous deux ont menés.
Décrivez le moment le plus intense de votre carrière.
Je repense à la fois où une baleine est passé à plusieurs reprises sous notre bateau c’était vraiment un moment incroyable ! Et puis, la fois où ce mâle s’est mis à chanter juste en dessous de nous. Un concert privé de baleine, ce n’est pas tous les jours qu’on vit ça !
Définissez la recherche scientifique en 3 mots
Passion, curiosité et partage
Quel métier exerceriez-vous si vous n’étiez pas doctorante ?
Sans doute vétérinaire ou bien un métier dans le domaine du sport.
Que diriez-vous à la jeune fille que vous étiez ?
Aie confiance en toi !
Fiche d'identité du portrait
Titre : | Loanne Pichot, doctorante en bioacoustique |
Date : | Interview réalisée pour la fête de la science 2024 |
Conception : | L'association Moulin à étincelles |
Rédacteur : | Florentin David |
Coordination : | Le service Diffusion des Savoirs et Ouverture à la Société de l'Université Gustave Eiffel |
Collection : | Scientifiques à la loupe |
Version PDF : | Téléchargez l'interview de Loanne Pichot |