Flash
infos

Tout au long de l'année scolaire, l'Université Gustave Eiffel propose aux classes des collèges et des lycées, une série d'ateliers 1 classe 1 scientifique 1 heure, animés par ses scientifiques.

Une vingtaine d'ateliers à découvrir sur des thématiques très variées.

Aller au contenu principal
+

Abeilles sauvages et dépendances vertes routières

Publié en décembre 2017 et mis à jour en juin 2022
-

C’est un fait établi, les populations d’abeilles sauvages sont en déclin ! Ceci a des conséquences sur la flore sauvage et nos écosystèmes. Comment aménager le bord de nos routes pour favoriser l'accueil des abeilles sauvages ?

Denis FRANÇOIS et Violette LE FÉON

L'ouvrage en quelques mots

Le potentiel écologique des bords de route

Les causes de déclin des populations d’abeilles sauvages sont multiples : dénaturation des territoires, pratiques agricoles intensives, changement climatique, etc. La construction des infrastructures de transport y contribue à travers la destruction d’habitats naturels et la fragmentation des écosystèmes. La France est aujourd’hui sillonnée par plus d’un million de kilomètres de routes. Les surfaces d’espaces verts comprises à l’intérieur des emprises routières, appelées « dépendances vertes routières » constituent une surface totale estimée à 5 000 km2 pour le réseau routier national. 

Elles présentent l’intérêt d’être très peu fréquentées (uniquement par des agents techniques), et depuis quelques années l’usage des pesticides (herbicides, insecticides) y est proscrit. De plus, par endroits, la pratique du fauchage dit « tardif » y a favorisé la réapparition d’une végétation riche en fleurs de diverses espèces locales, similaire à celle des prairies de fauche traditionnelles, qui elles sont en régression en France. Or, ces dernières sont des milieux particulièrement favorables à de nombreux insectes pollinisateurs dont les abeilles et les papillons en particulier.

L’accueil offert par les « dépendances vertes routières » peut donc constituer un enjeu décisif pour la sauvegarde des insectes pollinisateurs dans les zones touchées par les activités humaines.

 

La diversité des abeilles sauvages

Sur le territoire métropolitain, la France compte près de 1 000 espèces d’abeilles sauvages. La plupart de ces espèces sont solitaires et discrètes, donc beaucoup moins connues du grand public que la seule abeille mellifère, élevée par les apiculteurs pour nous donner les produits de la ruche. Les espèces d’abeilles sauvages sont d’une grande diversité de couleurs, de formes et de tailles (quelques millimètres à 3 cm de long). Elles trouvent le gîte et le couvert et contribuent au service de pollinisation, sans aucun besoin de l’homme, grâce aux ressources de leur environnement. Les bourdons sont certainement les abeilles sauvages les plus connues du grand public.

La diversité des abeilles sauvages, à travers leur forme et leur comportement de visite des fleurs, améliore l’ensemble des flux de pollen entre les plantes d’une même espèce (cultivée ou sauvage) et contribue à l’efficacité de leur reproduction. Ce qui pour les espèces cultivées se traduit par une meilleure production, en quantité et en qualité.

 

Un ouvrage pour accompagner les initiatives sur le terrain

Dans les territoires marqués par les activités humaines, les « dépendances vertes routières » offrent un potentiel aisément mobilisable pour la sauvegarde des abeilles sauvages, la reconstitution de continuités écologiques (trame verte) et le service de pollinisation réalisé par ces insectes.

 

L’ouvrage Abeilles sauvages et dépendances vertes routières vise à informer, inciter et accompagner les responsables d’infrastructures routières dans leurs démarches de sauvegarde et de maintien des abeilles sauvages dans leur périmètre d’intervention.

Pour en savoir plus sur l'ouvrage

Denis FRANÇOIS est directeur de recherche du développement durable au laboratoire Environnement-Aménagement-Sécurité-Écoconception (EASE) de l'Université Gustave Eiffel (Campus de Nantes).S’appuyant sur sa formation initiale dans les sciences et techniques de l’environnement (universités d’Angers, Montpellier, Paris XII, École nationale du génie rural et des forêts, École nationale des ponts et chaussées),

il développe son activité dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement dans le contexte de l’aménagement des territoires. Il mène des recherches relatives à l’identification et l’évaluation des effets des infrastructures linéaires de transport (ILT) sur les cibles biotiques et abiotiques. L’optique de ses travaux est, grâce à la recherche de meilleures pratiques, de progresser vers une conception et une gestion des ILT permettant d’améliorer leur intégration aux territoires traversés, donc leur bilan environnemental. À ce titre il s’intéresse en particulier aux fonctionnalités écologiques envisageables grâce à leurs dépendances vertes.

Violette LE FÉON est docteur en biologie, spécialiste de l’écologie des abeilles sauvages et de la pollinisation. Elle a réalisé sa thèse de doctorat à l’université de Rennes puis a travaillé successivement à l’université d’agronomie de Buenos Aires et à l’unité Abeilles et Environnement de l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnment  (INRAE, centre d’Avignon).

Ses recherches portent sur les impacts des activités humaines sur les communautés d’abeilles sauvages. Elle s’est d’abord intéressée aux paysages agricoles en analysant les effets des pratiques et du contexte paysager en France et en Argentine (zones de grandes cultures de la pampa). Par la suite, elle a étudié les abeilles dans les milieux urbains et au sein des emprises des infrastructures linéaires de transport. Dans ces différents contextes de pressions anthropiques, l’objectif de ses travaux est de chercher à concilier l’usage anthropique et la préservation des abeilles sauvages et du service de pollinisation dont elles sont les garantes.

 

Depuis une vingtaine d’années, le déclin des insectes pollinisateurs suscite des inquiétudes et des questions au sein de la communauté scientifique et des pouvoirs publics. Parmi ces insectes, les abeilles sauvages contribuent de façon significative à la pollinisation de nombreuses cultures et plantes sauvages. Comme de nombreux insectes, elles sont victimes de différentes pressions liées à l’intensification des pratiques agricoles et au développement des réseaux de transport. Les conséquences sur les populations d’abeilles sauvages d’Europe sont telles qu’aujourd’hui plusieurs espèces sont menacées d’extinction.

Les infrastructures routières ont leur part dans les pressions qui touchent les populations d’abeilles sauvages. Mais dans des contextes environnementaux dégradés, les dépendances vertes routières (DVR) peuvent apporter des remèdes à certains maux qui affectent ces insectes. Les DVR constituent par endroits les derniers sites d’accueil de la flore naturelle et des insectes associés. Elles couvrent des milliers d’hectares à l’échelle nationale et sont de ce fait en relation avec une grande variété de milieux naturels constitutifs de la trame verte.

Ce document vise à montrer comment les gestionnaires des DVR peuvent agir concrètement pour la sauvegarde des abeilles sauvages. L’importance générale de la pollinisation entomophile et des divers insectes pollinisateurs est présentée, de même que l’intérêt particulier et les principes fondamentaux d’une action en faveur des abeilles sauvages au sein des DVR. Des recommandations opérationnelles sont formulées afin de fournir les ressources alimentaires et les sites de nidification nécessaires aux diverses espèces d’abeilles sauvages, ainsi que pour organiser la cohérence des actions dans l’espace et dans le temps.

    • Préface d'Anne LARIGAUDERIE
    • Introduction
    • Partie I. Les abeilles sauvages aujourd’hui : situation et enjeux
      • La pollinisation, les pollinisateurs et les insectes pollinisateurs sauvages
      • Écologie des abeilles sauvages
    • Partie II. Fondements d’une action en faveur des abeilles sauvages dans les dépendances vertes routières
      • Pourquoi essayer de répondre aux besoins des abeilles sauvages dans les dépendances vertes routières
      • Comment répondre aux besoins des abeilles sauvages dans les dépendances vertes routières
    • Partie III. Recommandations opérationnelles pour la gestion des dépendances vertes routières
      • Ressources alimentaires
      • Sites de nidification
      • Mise en œuvre des actions
    • Postface

    FRANÇOIS D., LE FÉON V., Abeilles sauvages et dépendances vertes routières, Pourquoi et comment développer la capacité d’accueil des dépendances vertes routières en faveur des abeilles sauvages. Marne-la-Vallée : Ifsttar, 2017. Ouvrages scientifiques, OSI2, 120 pages, ISBN 978-2-85782-733-7

    • version française, fichier pdf (ISBN 978-2-85782-733-7), en téléchargement gratuit et sous licence CC BY-NC-ND 4.0.
    • version anglaise, fichier pdf (ISBN 978-2-85782-755-9), en téléchargement gratuit et sous licence CC BY-NC-ND 4.0.

    Fiche d'identité de l'ouvrage

    Titre :Abeilles sauvages et dépendances vertes routières
    Auteurs :Denis FRANÇOIS et Violette LE FÉON
    Éditeur :IFSTTAR
    Collection :Les collections de l'IFSTTAR
    Référence :OSI2
    ISBN :978-2-85782-733-7
    Édition :Fichier pdf en libre accès
    Licence :CC BY-NC-ND 4.0
    Date de parution :Publié en décembre 2017
    Nombre de pages :120 pages
    Langue :Français (une version anglaise existe)
    Mots clés :abeilles sauvages, flore locale, nidification, dépendances routières, gestion, sauvegarde
    Contact :librairie(at)univ-eiffel.fr