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Femmes à l’œuvre dans la construction des savoirs
Caroline Trotot, Claire Delahaye et Isabelle Mornat (Dir)
En se plaçant du point de vue des femmes, l’ouvrage nous offre un espace de réflexion nécessaire sur un sujet trop peu traité. À travers des exemples variés, il donne un aperçu des paradoxes de visibilité et d’invisibilité des femmes et de leurs stratégies pour donner forme à leur connaissance.
L'ouvrage en quelques mots
Sous la direction de Caroline Trotot, Claire Delahaye et Isabelle Mornat du laboratoire LISAA, cet ouvrage s’interroge sur un sujet qui nous concerne toutes et tous : le rôle des femmes dans la construction des savoirs. Comment ont-elles choisi de se rendre visibles ou peu visibles ? Quels ont été leurs savoirs et à quelles difficultés ont-elles été confrontées pour les partager ? Les contributions réunies ici sont issues de deux programmes de recherche pluridisciplinaire [1] et apportent des éléments de réponse.
Comprendre le passé pour éclairer le présent
Dans le monde occidental, les femmes sont exclues des universités créées au XIIIe siècle. Rarement décrit comme fondateur et rarement décrit tout court, ce moment écarte pourtant les femmes des milieux savants… Ainsi, elles deviennent absentes des lieux où l’on dispense l’enseignement et encore plus absentes des lieux où se construit le savoir académique. De la Renaissance à l’époque contemporaine, de la France aux États-Unis, ce livre nous invite à y réfléchir. Grâce à des études de cas, il montre qu’il existe des femmes dont on ne devrait pas se passer dans l’histoire commune de l’évolution des savoirs. Et, alors qu’une défiance s’oppose parfois à ces recherches en les désignant comme militantes, il permet de légitimer cet objet d’études, qualifié de « frontière de la connaissance » par la Commission européenne tant le champ est peu exploré…
Casser des idées reçues
Les femmes avaient un accès difficile au monde savant, elles n’étaient donc pas savantes et n’ont pas contribué à la construction des savoirs. Cette idée est fausse et l’article de Natania Meeker le confirme par l’exemple d’Emilie Duchâtelet, dont la contribution concernant l’épicurisme fut décisive. Les femmes n’étaient pas écoutées ou reconnues comme importantes. Cette autre idée erronée est mise en lumière dans l’article d’Hélène Bah Ostrowiecki à propos d’Elisabeth de Bohême, désignée par Descartes « comme la seule qui ait véritablement compris sa pensée ». Aujourd’hui, tout va bien car les femmes ont accès aux lieux de savoir. C’est une autre illusion dont il faut avoir conscience pour continuer l’énorme, complexe et passionnant travail qui consiste à réintégrer les femmes dans l’histoire de la création.
Notre époque n’en a pas fini avec ces délégitimations dans le champ des savoirs. L’obstacle est lié à l’absence d’analyse et d’enseignement de cette histoire.
Caroline TrototEnseignante-chercheuse en littérature française de la Renaissance
[1] « Visibilité, invisibilité des Savoirs des Femmes » et « Visiautrices, visibilité des femmes de lettres dans l’enseignement secondaire et supérieur » menés en 2017 et 2018 à l’Université Gustave Eiffel.
L'interview a été réalisée par l'agence Kogito.
Fiche d'identité de l'ouvrage
Titre : | Femmes à l’œuvre dans la construction des savoirs : Paradoxes de la visibilité et de l’invisibilité |
Direction : | Caroline Trotot, Claire Delahaye et Isabelle Mornat |
Éditeur : | LISAA Éditeur |
Collection : | Savoirs en texte |
Plateforme : | OpenEdition Books |
ISBN : | 978-2-9566480-6-2 |
DOI : | 10.4000/books.lisaa.1162 |
Éditions : | Fichiers pdf et epub en libre accès |
Licences : | Licence OpenEdition Books |
Date de parution : | Publié en septembre 2020 |
Nombre de pages : | 340 pages |
Langue : | Français |
Mots clefs : | arts, épistémologie, femmes, littérature, savoirs |