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PETIT CAMPUS : Sport et handicap mental

Sport et handicap mental, Késaco ?

Nous sommes le jeudi 2 août et tu es dans la voiture en route pour le stade Olympique de Cape Town en Afrique du Sud. Dans un peu plus d’une heure, tu auras la chance d’assister aux épreuves de saut à la perche des Jeux Olympiques de 2040, un des sports qui t’impressionne le plus ! En regardant de plus près ton billet, tu remarques qu’il te donne également accès à deux autres épreuves : le 400m masculin handisport avec des sportifs qui ont un handicap physique, et le lancer de poids féminin de sport adapté regroupant des athlètes ayant un handicap mental.

Tu as déjà assisté à plusieurs concours handisport mais tu connais mal les épreuves de sport adapté, en même temps cela fait seulement un an qu’elles sont organisées en même temps que toutes les autres épreuves. Tu hésites encore à aller voir le lancer de poids quand tu décides de demander l’avis de ton copain Léo qui est assis à côté de toi :

- Ça te dis à toi d’aller voir le lancer de poids avec les handicapés mentaux ?

- Oui j’ai vraiment envie d’y aller, et tu sais pourquoi ? Tu te rappelles de ma cousine Inès ? Tu sais, celle qui a un retard mental…

 - Oui je me souviens bien, elle avait beaucoup de mal à se concentrer et s’énervait super vite quand elle ne réussissait pas à faire les mêmes choses que nous.

- Et bien, elle fait maintenant du sport adapté dans le club de la ville et ça l’a beaucoup aidée. Hier je l’aie vue pendant une compétition multisport et je l’ai à peine reconnue : elle était ultra-concentrée et surtout super forte, elle m’a trop impressionnée ! Je pense que je retournerai voir ses compétitions pour l’encourager…

C’est décidé, tu vas profiter au maximum de ces JO et tu iras assister à toutes les épreuves de ton billet !

Le chemin est encore long pour arriver à une telle histoire : la prise en compte des porteurs de handicap mental et l’organisation d’activités sportives adaptées se développent depuis les années 1970, mais aujourd’hui ces personnes n’ont pas encore toutes accès à ce type d’activités éducatives. Et il y a encore beaucoup d’athlètes de haut-niveau de sport adapté ne sont pas encore totalement acceptés dans les grandes compétitions comme les Jeux Paralympiques. Même s’il y a une volonté de changer les choses…

Qu'est-ce que le handicap mental ?

Tout d’abord, être porteur de handicap veut dire que l’on ne peut pas vivre tout à fait de la même manière que les autres. Le corps ou le cerveau ne fonctionnant pas correctement, on ne peut pas faire des choses que d’autres peuvent faire facilement comme voir, entendre, bouger, marcher, communiquer, participer à des activités de groupe… Les causes de handicap sont diverses : anomalies génétiques, problèmes de développement pendant la grossesse ou l’enfance ou encore accidents. On différencie le handicap physique qui est plus visible car les personnes ne peuvent pas bouger ou utiliser leur sens comme les autres, et le handicap mental. Ce dernier regroupe en réalité plusieurs types de handicap :

  • Le handicap psychique qui est souvent la conséquence d’une maladie mentale (dépression, troubles bipolaires, burn out, paranoïa…).
  • Le handicap mental qui est une déficience intellectuelle (que l’on appelle souvent retard mental) et qui empêche la personne d’apprendre et de réfléchir comme les autres (exemples : trisomie 21, polyhandicap, troubles du spectre autistique…).
  • Et le handicap cognitif qui touche des personnes ayant des problèmes pour apprendre de nouvelles connaissances mais sans déficience intellectuelle (exemple : les troubles DYS comme la dyslexie, la dyspraxie…).

Comment a débuté la prise en compte du handicap mental ?

L’histoire commence avec la famille Kennedy aux Etats-Unis dont une des filles Rosemary Kennedy est atteinte d’une déficience intellectuelle sûrement due à une naissance difficile. Sa jeune sœur Eunice Kennedy Shriver a été marquée par les différences dans l’éducation qu’elles ont reçue et dans les inégalités qu’elle a observées tout au long de leur enfance. Elle s’est alors engagée dans les années 1960 pour mettre en lumière les personnes en situation de handicap mental et leur permettre de pratiquer des activités sportives. Pour cela, elle a créé les « Special Olympics », sorte de Jeux Olympiques réservés aux porteurs de handicap mental. Elle a également fait grandir la fondation Kennedy à l’international en commençant par la France.

Et en France, que s'est-il passé ?

Son mari étant ambassadeur des Etats-Unis en France à la fin des années 1960, Eunice Kennedy Shriver a profité du temps passé à Paris pour créer une association française qui fait connaitre les idées de la fondation Kennedy. Elle organise également des formations pour les professeurs d’EPS dans le but de proposer davantage d’activités sportives aux porteurs de handicap mental. Cette association va évoluer dans le temps pour devenir la Fédération Française de Sport Adapté qui compte aujourd’hui plus de 65 000 licenciés (en comparaison, la Fédération Française Handisport rassemble 35 000 licenciés). Ces licenciés pratiquent des activités dans des clubs spécialisés dans le sport adapté mais aussi dans des clubs sportifs qui accueillent tout le monde. Le but premier de la FFSA est d’éduquer par le sport et de permettre à ces personnes de s’épanouir dans leur corps et dans leurs relations aux autres. Cette fédération,  organise également les « Virtus Global Games », sorte de « Special Olympics » à la française dans l’espoir, entre autre, de les faire connaître avant les jeux paralympiques de Paris 2024.

Qu’en penses-tu ?

  • Assisterais-tu à des compétitions de sport adapté ?
  • Sais-tu s'il existe une section de sport adapté dans ton club sportif ?
  • Que penses-tu qu'il faille mettre en place pour inclure les porteurs de handicap mental dans les activités sportives (en club, dans le milieu scolaire..) ?

     Tu peux transmettre tes idées aux scientifiques de l’Université Gustave Eiffel en cliquant sur ce formulaire.