L’Observatoire photographique du paysage. Une politique du regard
Frédérique Mocquet, maitresse de conférence à l'ENSA Paris-Est
Et si la crise environnementale était aussi une crise du regard ? Dans un contexte où les politiques publiques doivent évoluer face aux bouleversements écologiques, cet ouvrage invite à repenser l’usage des Observatoires photographique du paysage en interrogeant le rôle de la photo dans l’imaginaire collectif.
L'ouvrage en quelques mots
Mis en place dans les années 1990 par le ministère de l’Environnement, l’Observatoire photographique du paysage a proposé un protocole de suivi des évolutions des territoires largement utilisé aujourd’hui, et réalisé une archive visuelle des paysages en France. À partir d’un corpus d’images répétées à l’identique au fil des années, ce protocole entend rendre lisibles les transformations, les continuités, et les tensions qui façonnent nos paysages.
Dans L’Observatoire photographique du paysage. Une politique du regard, Frédérique Mocquet – historienne de l’aménagement et de l’environnement – propose une plongée inédite dans les origines du programme. Fondé sur des archives peu connues et de nombreux entretiens, l’ouvrage reconstitue la genèse d’un projet pionnier porté par une alliance atypique, au sein du ministère de l’environnement, entre un technocrate (Jean Cabanel, chef de la mission du paysage), une paysagiste (Caroline Mollie) et un photographe (Daniel Quesney).
Un dispositif au croisement de l’histoire de l’aménagement et l’histoire de la photographie
Ce livre entreprend de combler un vide : au croisement de l’histoire des politiques publiques, de l’aménagement et de l’histoire de la photographie, il raconte l’utopie technocratique menée dans le cadre de la constitution de la question du paysage au sein du ministère de l’environnement. L’ouvrage décrypte les fondements philosophiques et politiques d’un dispositif largement utilisé aujourd’hui par les collectivités territoriales. Sur fond de crise environnementale qui est aussi une crise du regard et des représentations héritées de l’ère industrielle, cet ouvrage d’histoire contemporaine met au jour la singularité, les effets et les tensions d’une politique visuelle des paysages, toujours en cours.
Le livre ne se contente pas d’un travail d’historienne. Il propose aussi une réflexion plus large sur la manière dont les représentations façonnent les territoires. Car les photographies produites dans le cadre des observatoires ne sont pas de simples documents, elles participent d’un imaginaire collectif du paysage français et d’une esthétique de l’environnement.
Une enquête au service de l’action
Destiné autant aux chercheurs qu’aux praticiens – urbanistes, paysagistes, élus – le livre a une vocation opérationnelle. En rendant intelligible l’histoire du dispositif, il invite à un usage plus éclairé, plus critique et plus créatif des observatoires, et au-delà, de la photographie. Il souligne combien une meilleure compréhension de leurs origines permettrait de mieux les mobiliser dans les politiques actuelles de gestion et d’aménagement.
« La crise écologique est une crise matérielle, mais aussi symbolique ; c'est une crise de notre regard qui a cru pouvoir objectiver la nature et à la contenir dans des images. »
Frédérique MocquetArchitecte, docteure en architecture et maîtresse de conférences à l’École Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Est (Université Gustave Eiffel)
L'interview a été réalisée par Canévet et associés.
Fiche d'identité de l'ouvrage
Titre : | L'Observatoire photographique du paysage. Une politique du regard |
Auteur : | Frédérique Mocquet |
Éditeur : | Éditions Créaphis avec le soutien de l'ENSA Paris Est |
Collection : | Lieux habités |
ISBN : | 978-2-354282158 |
Date de parution : | Octobre 2025 |
Nombre de pages : | 216 pages |
Langue : | Français |
Mots clefs : | Paysage, observatoire photographique, histoire de l’aménagement |


