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Pour des recherches plus accessibles aux déficients visuels
Les coulisses de la recherche
Lorsqu’un projet de sciences participatives comme inmob, à destination des malvoyants, découvre que son public n’a pas accès à ses travaux, l’enjeu est de taille. Pour accompagner les chercheurs et associations dans une collaboration saine et durable au service de ces recherches, le projet ACCESS a amené les scientifiques à revoir leurs habitudes de communication. Un travail de fond qui bénéficie aujourd’hui à toute l’université et à la communauté des déficients visuels.
Sciences participatives, sciences accessibles
Le laboratoire commun inmob, formé par l’équipe de recherche GEOLOC et l’entreprise Okeenea, est en lui-même participatif. Les tests menés en région nantaise doivent en effet permettre de recueillir les expériences d’utilisateurs malvoyants pour bâtir un outil de géolocalisation ultrafine, adapté aux besoins des déficients visuels. Or, sans des bénévoles déficients visuels qui se glissent dans le rôle de testeurs du matériel mis au point par les chercheurs, pas d’outil de géolocalisation adapté… Pour motiver des volontaires malvoyants à rejoindre le projet, et les impliquer dans la démarche scientifique au long cours, il est donc apparu indispensable de développer un panel de canaux et outils de communication.
Une panoplie d’outils de communication adaptés
En accueillant durant un an une étudiante de l'Ecole de Design de Nantes, le laboratoire a créé de nouveaux matériaux de communication, adapté à son public. Les chercheurs ont aujourd’hui des cartes de visite en braille ou un site web au design ergonomique pour les malvoyants. Clés USB et capteurs « fake » pour expliquer leurs travaux aux personnes en déficience visuelle, l’éventail des outils créés inclut aussi bien le virtuel que le réel. L’équipe produit aussi des vidéos et des podcasts afin de faire connaître ses travaux et ainsi motiver de futurs testeurs à rejoindre l’aventure. Lors des ateliers de restitution, événements créés de toute pièce pour répondre à la spécificité de ce public, doctorants et chercheurs ont par ailleurs réduit la place des diaporamas pour faire la part belle à l’oralité. Et l’expérience du projet ACCESS est allée encore plus loin : les agents du laboratoire GEOLOC ont également eu l’occasion de se former à l’interaction avec les déficients visuels, notamment aux techniques de guidage, grâce aux membres de l’association Valentin Haüy.
L’accessibilité à l’échelle de l’université
Polices de caractères, boutons, textes alternatifs pour les images, moins d’emojis, plus de contraste et des couleurs adaptées : le site web du laboratoire GEOLOC a opéré une mue, motivée par l’accessibilité aux personnes déficientes visuelles. Et, de fil en aiguille, les sites et pages web de l’Université Gustave Eiffel s’en sont aussi trouvées modifiées. Le travail amorcé par ACCESS essaime à l’échelle de l’établissement et l’équipe reste en veille permanente sur l’accessibilité de ses travaux à l’ensemble des citoyens qui s’y intéressent.