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Tout au long de l'année scolaire, l'Université Gustave Eiffel propose aux classes des collèges et des lycées, une série d'ateliers 1 classe 1 scientifique 1 heure, animés par ses scientifiques.

Une vingtaine d'ateliers à découvrir sur des thématiques très variées.

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Imaginer un futur commun autour d’une carte

Regards croisés

Entretien avec Alice Mounissamy, journaliste et médiatrice scientifique, cofondatrice de l’association Nantes Futurable et Jules Sekedoua Kouadio, ingénieur de recherche au Laboratoire Eau et Environnement (LEE) de l'Université Gustave Eiffel.

Pourquoi vous êtes-vous investis dans ce projet ?

Alice Mounissamy : Le débat sur le changement climatique ou les questions socio-environnementales ont parfois tendance à être « confisqués » par les administrateurs ou techniciens. Pourtant, chaque personne a des connaissances, des expériences et une légitimité à participer et à comprendre les enjeux des grandes problématiques qui vont altérer le monde. C’était l’idée initiale de l’association et ce qui m’anime : donner une véritable possibilité de parole aux personnes qui n’en ont pas l’habitude et les accompagner à nourrir le débat démocratique sur des questions qui touchent à leur avenir.

Jules Sekedoua Kouadio : Le regard des scientifiques ne peut pas être parfait sans une contribution citoyenne : les deux sont complémentaires. Pour répondre de façon durable aux enjeux climatiques, il est nécessaire de créer un cadre de collaboration entre sciences et société avec plus de dialogue, plus de co-construction, de co-analyse et de co-implémentation. Ce projet était aussi le défi de l’interdisciplinarité. Pour le mener à bien, il fallait que les différents acteurs se comprennent en termes de vocabulaire, d’outils et de temporalité.

Futurable a contribué très concrètement à nouer le dialogue entre chercheurs et collectivités.

Quelles sont les grandes réussites de votre collaboration ?

Alice M. : Le dialogue entre chercheurs et collectivités essaie de se nouer depuis longtemps et le projet Futurable a pu y contribuer très concrètement. Il participe à rendre intelligible le discours des chercheurs et permet aux collectivités de recevoir ces paroles expertes, ancrées dans une demande spécifique. Nous avons jeté les ponts d’une culture de travail commune, ce qui est très intéressant pour le transfert de connaissances, dans un sens comme dans l’autre. L’autre résultat important, c’est qu’en croisant la déontologie des chercheuses, médiateurs et expertes en littérature, nous sommes parvenus à nous donner une éthique commune. En arrimant le jeu à une méthodologie et des connaissances expertes pour produire du récit, nous redonnons du sérieux à cette question assez galvaudée des nouveaux récits et préservons sa potentielle puissance pour construire le futur et faire société.

Jules Sekedoua K. : Avec Futurable, nous avons pu dépasser les termes du jeu pour voir concrètement l’appropriation des productions et discussions dans la mise en œuvre des politiques. L’un des temps forts du projet a été le Grand débat « Fabrique de nos villes. Ensemble, inventons la vie de demain » par Nantes Métropole. À cette occasion, un cahier d’acteurs constitué de préconisations et un compte-rendu des ateliers a été remis. C’était un vrai aboutissement qui montre que le jeu permet de construire une influence. Concernant le jeu lui-même, l’objectif est de continuer à le renforcer, lui apporter de nouvelles extensions, un plateau de jeu et d’aller sur d’autres territoires… De nombreuses perspectives se dessinent, grâce notamment à la confiance renouvelée entre les différents acteurs.

En savoir plus sur les porteurs du projet

Alice Mounissamy

Journaliste et médiatrice scientifique indépendante, Alice Mounissamy a co-fondé en 2018 l’association de loi 1901 Nantes Futurable et co-créé le jeu de rôle cartographique Futurable. 

      

   

 

Jules Sekedoua Kouadio

Ingénieur de recherche en systèmes d’informations au Laboratoire Eau et Environnement (LEE) de l’Université Gustave Eiffel, Jules Sekedoua Kouadio est aussi en charge du Pôle de données du Service National d’Observation (SNO) Observil et membre du collège Compétences et formation du Comité national pour la science ouverte (CoSO).