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Cartographier les bruits d’une ville grâce à ses habitants

Les coulisses de la recherche

Axes routiers, transports aériens, travaux et activités industrielles… Dans un contexte de densification urbaine, nous sommes de plus en plus exposés au bruit. Une pollution sonore qui n’est pas sans conséquence pour la santé et le bien-être des citadins. Si la régulation du bruit en ville est un véritable enjeu de société, les études scientifiques sur le sujet laissent d’ordinaire peu de place à la subjectivité et aux perceptions de celles et ceux qui vivent en ville. Né avec l’ambition de pallier ce problème, SonoRezé propose de replacer l’habitant au cœur de l’analyse des environnements sonores urbains.

Le projet s’est appuyé sur un triptyque « Collectivité locale – habitants – chercheurs », une manière d’impliquer les citoyens dans la captation des mesures sonores de leurs villes. Plusieurs événements de communication se sont également tenus, à commencer par une réunion publique de lancement du projet en décembre 2021 puis des groupes de discussion destinés à recueillir le ressenti des habitants.

NoiseCapture : une application innovante et participative

Pour réaliser la cartographie sonore de leur ville, les Rezéens avaient un outil à leur disposition : NoiseCapture. Cette application gratuite et open source a été développée par l’UMRAE en collaboration avec le CNRS. Elle permet de collecter des données relatives au bruit qui sont ensuite corrélées avec leurs traces GPS. Une fois recueillies, ces informations permettent de réaliser des cartes interactives. Cinq soirées NoiseCapture ont été organisées afin que les participants puissent échanger sur l’expérimentation. Ces réunions ont également été l’occasion de planifier des mesures dans les zones les moins couvertes.

Premiers enseignements et retours d’expériences

Le traitement des données a notamment permis d’élaborer une carte de bruit qui recense les niveaux de bruits médians à l’échelle de la ville. Elle dresse un premier tableau des contrastes des niveaux sonores entre les routes principales et secondaires et sera enrichie par les nouvelles mesures effectuées dans le cadre de SonoRezé II. Les autres cartes réalisées à partir des données de la première campagne de mesure participative représentent quant à elles quatre grandes sources sonores : animaux, trafic ferroviaire, trafic aérien et trafic routier.

De nombreux participants estiment que cette expérimentation leur permet de prendre davantage conscience de l’importance de leur environnement sonore, notamment en distinguant de manière précise les bruits désagréables et les sources sonores agréables. Pour Arnaud Can, chercheur et co-porteur du projet, l’expérience est riche d’enseignements scientifiques et illustre les potentialités de la démarche de « recherche-action ».

Illustrations de Toni Torfer